DMF Editorial N°1: “Nous devons nous-même veiller sur le comportement des règles financières sur nos marchés”

Dr Willy ZOGO

Fondateur du Magazine DMF Chercheur & Formateur en Droit financier et économique | Arbitre & Médiateur financier.

En dépit de quelques établissements financiers qui décident de quitter le marché à l’instar de YUP de la Société Générale pour les services de paiements ou encore de Standard Chartered Bank, les marchés des capitaux en Afrique noire francophone sont en plein essor. Ce constat est indéniable, on le ressasse depuis une vingtaine d'années déjà.

En Afrique centrale, les marchés bancaires, assurantiels, boursiers, monétaires et de la néo-finance sont en mouvement évolutif même si cela se fait avec des fortunes diverses.

La banque depuis les années 1990 tire la locomotive efficacement du financement formel. Une situation qui leur a permis de se maintenir comme dans une situation monopolistique. En effet, les établissements bancaires dominent la nomenclature des acteurs du marché financier dont le mouvement d'unification est amorcé depuis 2017.

Dans le même sens, les établissements de crédit sont en situation de contrôle sur le marché monétaire dirigé par la Banque centrale, qu'est la BEAC. Agréées sous le statut de SVT, comprendre Spécialistes des Valeurs du Trésor, les banques captent systématiquement près de 98% des actifs émis par les trésors publics des Etats membres de la Communauté monétaire. Sur le marché des Fintechs, les opérateurs de télécommunication investis dans le secteur de la monnaie électronique ( MTN Mobile Money ou Orange Money) sont astreints à un partenariat bancaire avec des institutions bancaires.

En Afrique de l'Ouest, les marchés de capitaux se démarquent en profondeur et en liquidité de ceux de la zone CEMAC. Cela se vérifie à l'examen du marché boursier qui se prévaut 46 titres cotés au compartiment Actions contre 5 sur la Bourse des Valeurs de l'Afrique Centrale (BVMAC).

Sur le marché des assurances, l'émission des primes d'assurances non vie est de 65,5% de part pour l'UEMOA et les 35,5% restants ressortissent de la CEMAC. Le marché de la néo-finance est également symptomatique de ce décalage entre l'Ouest et le Centre.

Cela se vérifie à vue de nez au détriment de l'affluence des acteurs sur le marché de la monnaie électronique. Cependant, les innovations financières portées notamment par la commercialisation des crypto-actifs ou encore le recours des opérateurs économiques au financement participatif viennent rebattre les cartes. En effet, alors que les autorités d'Afrique de l'Ouest ont souvent brillé par leur pro-activité régulatoire, la CEMAC semble sur ces sujets avoir pris les devant. En tout état de cause, les marchés sur lesquels l'offre et la demande des capitaux se rencontrent en Afrique noire francophone bougent avec des fortunes diverses.

Une chose reste cependant constante, la réglementation et la régulation sont la clé. Et nous nous proposons après le travail de fond mené en ligne sur www.droitmediasfinance.com de vous apporter cette nouvelle revue d'actualités et d'analyse Droit Médias Finance Magazine. Bonne lecture et bienvenue à bord!