CEMAC : Vers une chambre de compensation unique et centralisée pour tous les moyens de paiement

Jusqu'au mois de mars 2022, la Banque centrale des Etats d'Afrique Centrale (BEAC) recherche de l'expertise pouvant permettre la Conception, l'installation et la mise en œuvre d'une chambre de compensation automatisée en temps réel de tous les moyens de paiement de la CEMAC (SYSTAC2).

Depuis 2007, année à laquelle le Cameroun a opérationnalisé son Centre National de Compensation au niveau de la direction nationale de la BEAC avant d'être suivi par les autres Etats membres, la zone CEMAC fonctionne sur la base du système SYSTAC, c'est-à-dire du Système de Télé-compensation en Afrique Centrale. Concrètement, c'est un Système Régional Net de Paiement de Masse sécurisé, automatisé et dématérialisé traitant des opérations de débit et de crédit de volumes importants non urgent et dont le montant unitaire est inférieur à 100 millions de francs CFA. Les compensations, c'est-à-dire les équilibres entre créances, y sont effectuées par les participants autorisés à savoir les banques commerciales ; les Trésors Publics ; les Etablissements financiers ; les Organismes de microfinance et la BEAC qui administre, compense et joue le rôle de banque de règlement. 

C'est en ce sens qu'elle a reçu un financement de la Banque Mondiale, dans le cadre du Projet de Renforcement des Capacités des Institutions Financières Régionales de la CEMAC, pour la conception, fourniture, installation et mise en œuvre d'une chambre de compensation automatisée en temps réel de tous les moyens de paiement de la CEMAC.

Modernisation

Au regard des évolutions de la technologie et des exigences liées à la globalisation financière, dès cette année 2022, la BEAC s'oblige à adopter un nouveau système de télé-compensation centralisé, universel, unique. L'objectif consiste à traiter tous les moyens de paiement (au-delà des virements, chèques et prélèvements classiques), y compris les cartes et les virements instantanés de la monnaie électronique, en temps réel et avec possibilité de s'intégrer dans un écosystème de paiement transfrontalier en Afrique.

Enfin, l'idée qui soutient ce changement tient donc de la volonté de se conformer aux standards internationaux en la matière notamment relativement aux fonctions couvertes, aux procédures de traitement, aux procédures sécuritaires ou encore aux performances. En effet, selon la BEAC, cette démarche se situe dans "le volet de modernisation du système sécurisé de transfert des paiements de l'Afrique Centrale. C'est dans cette optique que la modernisation du SYSTAC doit s'arrimer aux récentes évolutions de l'industrie de paiement de détail et de masse qui intègre le paiement instantané, la compensation en temps réel". 

Ce nouveau système qui est désigné SYSTAC II se veut dès lors être un système unique incluant plusieurs modules spécifiques distincts, notamment une chambre de compensation automatisée/ ACH, un Switch monétique pour les cartes de paiement et un Switch monétique pour les virements ou paiements instantanés.

DMF