BOURSE/UEMOA : Les futurs textes sur la bourse en ligne en question

Le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) désormais Autorité des marchés financiers de l’UMOA (AMF-UMOA), gendarme du marché financier ouest-africain, consulte les acteurs agréés sur les projets d’Instruction et de Circulaire relatives à la bourse en ligne. Incursion dans les droits et les obligations prévues par les projets de textes …

Bientôt, à partir d’un téléphone portable, d’une tablette ou d’un ordinateur, toute personne pourra acheter ou vendre des actions ou des obligations sur la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Toutefois, ces transactions devront se faire dans la sécurité et le respect de la réglementation. C’est en ce sens que plusieurs textes dont une Instruction et une Circulaire présentant des modèles de contrats entre collecteurs d’ordres-clients et collecteurs d’ordres-SGI, sont préparés par le Conseil régional en concertation avec les acteurs agréés.

Selon l’article 1er sur les 36 du projet d’Instruction repris par la Circulaire : « l’activité  de  bourse  en  ligne  recouvre  au  minimum l’exercice  du  service  de  réception-transmission  d’ordres d’instruments financiers via un Support électronique. Le  terme  « en  ligne »  implique  nécessairement  le  recours aux  nouvelles  technologies  de  l’information  et  des télécommunications  par  le  biais  de  terminaux électroniques ».

Un ensemble de dispositifs matériels et de logiciels sera mis en place  par  la  Bourse  Régionale  pour  assurer  le  routage  des  ordres.  Ces dispositifs représenteront un relais informatique entre le Système  de  Gestion  des  Ordres  des  Société  de Gestion  et  d’Intermédiation  (SGI)  et  le  Système  de cotation de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières. Les supports électroniques qui seront reconnus  renverront à tous les supports  de  communication  électronique à l’instar des LAN,  WAN,  IA,  LS,  WAP,  GPRS,  réseau local,  etc., qui seront implémentés  par  le  Collecteur  d’ordres  et qui  permettront  la  réception  des  ordres  des  clients  et  leur routage automatique vers la bourse par l’intermédiaire d’une Société de Gestion et d’Intermédiation.

 En un mot, tout investisseur internaute disposant d’un code d’accès  électronique  pourra  consulter  à  tout  moment  son compte,  le  mouvementer  et  transmettre  directement  les ordres  de  bourse  à  sa  Société  de  Gestion  et d’Intermédiation (SGI) ou à un Collecteur d’ordres habilité.

Rappelons que pour acheter et vendre des valeurs mobilières, les investisseurs doivent obligatoirement passer par une banque ou une SGI en leur donnant l’ordre de vendre ou d’acheter. Avec la bourse ou courtage en ligne, lesdits ordres de bourse vont se faire par tout moyen électronique, ce qui n’était pas forcément claire dans les textes actuels. Aux banques et SGI, il faudra ajouter les collecteurs d’ordres qui seront soit des Sociétés de gestion (SGP) ou des apporteurs d’affaires.

Protection des clients et du marché

La bourse en ligne n’aura pas la portée espérée, c’est-à-dire augmenter les opérations de bourse et la liquidité  de la bourse, si les investisseurs n’ont pas la maîtrise de ce que c’est qu’un marché financier. Par-dessus toute chose, les futurs textes sur la bourse en ligne vont exiger des collecteurs d’ordres et des SGI de participer plus que jamais à l’éducation et à la formation financière des clients. En effet, une obligation d’information des clients sur les outils pédagogiques et les abus de marché. Le futur article 13.2 dispose en ce sens que « le  collecteur  d’ordres  doit  fournir  au  client  les  outils  pédagogiques  permettant  à ce dernier d’utiliser correctement le système (un manuel d’utilisation ou autre) ; de s’initier aux règles de fonctionnement du marché ( Règlement général du marché  financier  de  l’UMOA,  Règlement  général  de  la  bourse,  Règles  de Négociation, d’Admission et de Radiation à la cote, etc.) et d’avoir connaissance des abus de marché, notamment la manipulation  de cours et le délit d’initié et les sanctions y relatives ».

En outre, les collecteurs d’ordres et les SGI se verront donc confier la tâche de protéger les intérêts des clients en même temps que le filtrage des ordres qui seront passés par les clients sur la Bourse régionale. L’Instruction à venir exigera que les collecteurs instaurent un système de vérification de l’identité des clients, de la cohérence, de la mesure des ordres passés et de la compréhension des règles du jeu boursier.

On aurait espérer que l’adhésion des populations soit semblable à celle que connait le mobile money à travers l’Afrique. Toutefois, les enjeux sont plus importants et le marché financier est plus complexe, on peut toutefois espérer un assemblage entre le réseau mobile money et la bourse en ligne … Wait and See…

Willy S. ZOGO